Soft skills : des compétences enfin reconnues comme indispensables
par Véronique Izambard
En 2021, le forum de Davos considérait les softs skills comme étant les compétences les plus recherchées en entreprise. “Dans un monde encore très vulnérable aux interruptions liées à la pandémie, les employeurs et les candidats du monde entier vont être confrontés à des défis majeurs en 2022, le plus important d’entre eux étant l’incertitude persistante ». Le diplôme et les compétences techniques ne suffisent plus à pallier ce niveau d’incertitude et les compétences « douces » apportent des solutions.
En 2023, les soft skills continuent leur développement et sont de plus en plus prisées dans les entreprises, que ce soit au moment du recrutement, ou que ce soit dans le cadre managérial ou dans des situations de crise.
Ce terme désigne à la fois l’intelligence relationnelle, les aptitudes interpersonnelles et l’intelligence situationnelle. Ce sont ces capacités complémentaires à celles qui s’apprennent et se mesurent, et que l’on nomme, par opposition, les « hard skills ». On sait aujourd’hui que ces compétences s’acquièrent, qu’elles s’entretiennent et s’évaluent.
Dans son rapport « Future of Work », le World Economic Forum énumère les 12 soft skills les plus recherchées par les entreprises.
Pour ce qui a trait aux aptitudes interpersonnelles, on privilégie tout d’abord la flexibilité mentale, cette forme de souplesse qui s’oppose à la rigidité mentale et permet de s’adapter à des personnes, des situations et des problématiques, sans jugement. Dans des environnements de plus en plus instables, elle est devenue indispensable. De même pour l’adaptabilité, dans la mesure où l’épidémie de Coronavirus et donc les changements inattendus continuent de rythmer la sphère professionnelle. Flexibilité et adaptabilité renforcent le sens des priorités, évitent d’être déstabilisé par des changements ou des imprévus. Performance et productivité ne sont pas impactées, ce qui constitue un vrai plus pour l’entreprise en temps de crise.
Le télétravail s’est à présent installé dans les entreprises, Covid-19 oblige. L’autonomie des collaborateurs est donc devenue cruciale, être en mesure de se débrouiller à distance, de prendre des initiatives, être capable de gérer son temps et de se fixer des priorités cohérentes, de générer par des actes responsables une relation de confiance avec sa hiérarchie est aujourd’hui une soft skill indispensable.
L’esprit critique également. Faire preuve d’esprit critique, être capable de mener un raisonnement, qu’il soit inductif ou déductif, afin de résoudre des problèmes. En entreprise, précieuses sont les personnes qui savent s’appuyer sur leurs connaissances et leurs observations pour envisager de façon logique les solutions possibles à un problème. De même, la créativité, source d’innovation, est une soft skill recherchée. Comme l’esprit critique et l’autonomie, elle permet de s’éloigner des schémas de pensée dominants, elle ouvre à de nouvelles alternatives, elle invite à disrupter les modèles.
Pour ce qui concerne l’intelligence situationnelle, la résolution de problèmes complexes est une soft skill vraiment significative. Elle évoque l’aptitude à identifier un problème et à en percevoir la complexité et suppose une bonne capacité d’analyse, et d’identification des ressources-clés à disposition.
Elle va de pair avec le jugement et la prise de décision. Essentielle dans un environnement de travail complexe et mouvant, la capacité à prendre des décisions convoque confiance en soi, écoute et libre arbitre. Elle doit s’accompagner du sens du service, pour arbitrer au mieux pour l’entreprise, que ce soit en interne par la collaboration avec les autres services, ou en externe pour la satisfaction du client.
Enfin, concernant l’intelligence relationnelle, les soft skills intègrent la fonction managériale, car le manager doit aujourd’hui posséder de nombreuses compétences comportementales pour accompagner au mieux son équipe, l’encadrer, la motiver, la fédérer. Leadership et influence sont indissociables de cette compétence de management.
L’intelligence émotionnelle est également une compétence douce qui fait la différence, fondée sur la conscience et la maîtrise de ses émotions, l’écoute et l’empathie, la motivation et les compétences sociétales. L’intelligence émotionnelle s’acquiert et se développe comme les autres compétences.
L’esprit d’équipe est également une soft skill très recherchée. La performance individuelle n’est plus suffisante comme critère d’évaluation des employés. On va à présent mesurer la capacité à s’inscrire dans le collectif pour créer de la valeur.
Enfin, la capacité à négocier est une soft skill fondamentale, c’est-à-dire la capacité à intégrer et considérer d’autres points de vue, pour aboutir à une décision plus riche et plus adaptative. Une forme d’agilité intellectuelle qui est aujourd’hui valorisée.